CHOISIR LA BONNE MOUCHE À SAUMON

Ce court texte se veut le premier d’une sélection de trucs tirés d’expériences personnelles de pêche au saumon atlantique. Ces trucs et astuces s’adressent principalement aux pêcheurs désirant faire la capture de leur premier saumon ou à des pêcheurs avec plus d’expérience essayant de connecter sur plus de poissons, chaque année, en maximisant leur temps DANS la rivière, DEVANT les saumons. Je ne prétends pas tout connaitre et encore moins définir la pêche aux poissons anadromes comme une science exacte, en fait cette pêche se rapporte surement plus à la religion qu’à la science.

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Un beau grisle gaspésien – Photo par Mathieu Léonard

Le choix des mouches est un sujet très distinct des autres que j’aborderai. Il existe plusieurs catégories de mouches, qu’elles soient sèches ou noyées. Certains pêcheurs choisissent leurs mouches de façon presque sentimentale, selon des succès passés, et espérant des succès futurs. D’autres pêcheurs analysent TOUTES les variables avant de finalement faire leur choix : température, débit, couverture nuageuse, positionnement du soleil par rapport à la fosse, etc.

Mon idéologie se retrouve un peu entre ces deux façons de raisonner. Je pêchais la York durant l’été 2017 avec un monsieur dont je ne connaissais pas grand chose, sinon qu’il avait la sainte conviction qu’on ne pouvait pas prendre un saumon avec une mouche qui avait déjà été présentée au poisson. Il avait donc l’habitude de me dire le nom et la grosseur de chaque artificielle qu’il déployait, et il s’attendait, bien sûr, à que je fasse de même, ce à quoi je ne suis vraiment pas habitué. Ce pêcheur changeait naturellement de mouche à chaque descente de fosse, mais gardait toujours le même TYPE de mouche. Il pêchait parfois une mouche en poils d’écureuil, parfois une mouche en poils d’ours polaire. Son type de mouche restait toujours le même, toujours des Hairwings! C’est probablement le type de mouches qui se retrouve le plus souvent dans les coffres de pêche des québécois.

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La « picasse » est une hairwing long hackle créée par Marc Leblanc

Le même principe s’applique depuis quelques années déjà sur les mouches SPEY ou LONG HACKLE. Ce sont des mouches, disons-le, très attrayantes pour l’œil humain et certainement pour le poisson. Par contre, le même problème que les Hairwings survient, elles se ressemblent beaucoup quant à leur forme, leur profil.

Voici donc comment j’aime choisir mes mouches: par TYPE. Il existe tant de styles et de formes de mouches différentes : sèches cigar, sèches Wulff, trottinettes, wake flies, hitch flies, hairwings, speys, dees, bugs, shrimps, intruders, leeches, streamers, long wings, muddlers et j’en oublie. Pêchez en incluant plusieurs types de mouche dans votre alignement. Peut-être serez-vous le premier à présenter un intruder (mouches créées pour pêcher la steelhead dans l’Ouest du continent) à un certain saumon sur fosse du pommier de La Gouffre!

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Un beau saumon capturé par l’auteur de ce texte

Je crois fermement que le PROFIL de la mouche a plus d’importance que ses autres caractéristiques. Cette affirmation est vraie à cause du soleil qui se lève et se couche tous les jours de la même manière, de l’Est vers l’Ouest. Voilà donc, une variable pouvant bien être cernée et qui peut affecter la vision du poisson dans l’eau. Supposons donc une rivière qui est à Gaspé, la York, et qui est orientée presque parfaitement Est/Ouest. De cette manière, le soleil se lève derrière les poissons, ce qui augmente la visibilité de la mouche. Par contre l’autre moitié de la journée, ce même poisson aura le soleil en pleine figure. Voici donc la situation où je crois que l’objet qui fait réagir le saumon est son profil général et non ses détails et son modèle. Le phénomène est accentué quand on sait que le saumon de l’Atlantique a une vue qui est orientée vers le haut contrairement au saumon chinook qui regarde en bas.

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Les rivières gaspésiennes sont reconnues pour leur beauté – Photo par l’auteur de ce texte

Plusieurs produits peuvent aider le saumon à distinguer une mouche, tous les types de flash qu’on peut ajouter à une mouche en sont un exemple. Certains produits rapprochent la mouche du poisson, comme les bouts calant et les tubes métalliques, lorsque c’est permis.

Voici donc une approche que j’ai développée qui est simple, et j’en suis convaincu, très logique. Je crois donc que nous devrions d’abord et avant tout changer le type et le profil de la mouche pour être plus efficace durant nos sorties de pêche, nombreuses ou pas, sur nos belles rivières québécoises.

J’espère que ces conseils sauront vous aider dans votre quête de salar!

Nicolas Lechasseur

Pour Mouche Café

6 réflexions sur “CHOISIR LA BONNE MOUCHE À SAUMON

  1. Vraiment cool Nicolas, merci pour ce texte. Ça va assurément m’aider à orienter mes décisions sur l’étau!!
    C’est surtout à la sèche que j’avais remarqué qu’après avoir pêché avec plusieurs bombers différents, ça pouvait être efficace d’opter pour une trottinette ou une wulff. Enfin, bref…

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  2. J’aime bien la théorie dans cet article. Toujours difficile de connaître ce qui fera réagir un saumon et surtout pourquoi il prendra la mouche. Je suis bien d’accord avec l’aspect de changer le modèle de mouche. Aussi bien changer du tout au tout, plutôt que de lui présente une mouche presque similaire à l’autre. Je change souvent couleur, grosseur et modèle tout comme tu propose.
    Merci pour se partage,
    Bonne saison de pêche!

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  3. Merveilleux article en effet, mais tu ne dis pas quand et pourquoi on devrait choisir un type en particulier? Y a t-il des conditions pour préférer une sèche? ou un streamer ou un autre type de profil? ou est-ce qu’on doit y aller au hasard?

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    1. Bonjour Martin,
      Certaines mouches sont plus adaptées à certaines conditions. Règle générale les mouches sèches sont optimales en haut de 50 degrés F.

      Pour ce qui est des noyées, je trouves que les courants forts activent mieux les mouches en bucktails et les autres matériaux rigides du à la vibration qu’ils émettent. Les Muddlerd, les Stremars et les Frances(shrimp) font parti de ceux-ci.

      Pour les courants plus lent, j’apprécie les Soft Hackle, les Spey et les Intruders ou les mouches faitent en matériaux plus souples.

      Plus je pêche sur des saumons frais, plus j’aime que mes mouches ressemblent à quelques choses de comestibles.

      J’aime mieu choisir en fonction des conditions de pêche que de la période de l’année.

      Merci

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