Avec l’ouverture imminente de la pêche à « steelhead » dans plusieurs « counties » ontariens, il est intéressant d’en connaître un peu plus sur ce poisson.

Génétiquement, la « steelhead » est une truite arc-en-ciel. À l’origine, elle relevait du genre Salmo (Salmo gairdneri, Richardson, 1836) qui regroupe la plupart des truites et saumons du bassin Atlantique, mais elle fut déplacée en 1989 vers le genre Onchorynchus (Onchorynchus mykiss, Walbaum, 1792) qui regroupe la plupart les salmonidés du bassin Pacifique. Comme chez tous les salmonidés, il existe des truites arc-en-ciel anadromes, qui habitent en mer et se reproduisent en eau douce, et potamodromes, qui habitent en eau douce et se reproduisent en eau douce. Bien que plusieurs pensent que ces poissons appartiennent à deux sous-espèces différentes, les scientifiques s’accordent pour dire qu’il s’agit en fait d’une seule et même espèce dont le comportement et l’apparence physique sont influencés par son habitat. Ainsi, les « steelheads » des Grands-Lacs, tout comme celles de l’océan Pacifique, atteignent des grosseurs de 2 à 10 fois plus grandes que leurs congénères qui habitent dans des systèmes hydrographiques plus petits. Il est commun d’appeler les Onchorynchus mykiss potamodromes truites arc-en-ciel, alors que l’on accorde le nom de « steelheads » à celles qui sont anadromes. Bien qu’appartenant au premier groupe, les truites arc-en-ciel des grands lacs sont appelées Steelheads puisqu’elle proviennent des différentes souches puisées chez les truites anadromes de la côte Pacifique, et démontrent un comportement migratoire similaire à leurs cousines de l’Ouest.

Il semblerait que la steelhead ontarienne soit issue d’une lignée de « spring spawner » mais que le comportement de certains poissons se soit modifié au cours de l’élevage en bassin. Selon les chercheurs l’Université de Guelph, ce serait la raison pour laquelle de petits nombres de poissons remontent les rivières en automne. Aujourd’hui, il existe des populations établies de steelheads qui remontent les rivières à tant au printemps qu’à l’automne. Du côté américain, on parle toutefois de deux souches distinctes, soit la souche Washington qui se reproduit en automne et la souche Skamania qui se reproduit au printemps. Ces steelheads, puisées directement dans leurs rivières d’origine, sur la côte Ouest américaine, sont maintenant naturalisées, en plus d’être cultivées et ensemencées par diverses piscicultures. En tous les cas, les poissons que l’on retrouve dans le lac Ontario sont issus d’une longue histoire d’ensemencements et de croisements de lignées de truites anadromes et de truites potamodromes.
Historiquement, ces poissons ont d’abord été importés de la côte Ouest américaine par l’État de New-York et implantés dans le système des Grands Lacs vers 1874. On recense les premiers ensemencements dans le lac Ontario vers 1878, du côté américain. Selon les archives, la première capture d’une « steelhead » en Ontario eut lieu vers 1904, , toutefois il faudra attendre le milieu des années 1930 pour une première implantation efficace dans les rivières ontariennes du County de Norfolk. Aujourd’hui, plusieurs rivières ontariennes ont la chance de recevoir une montaison de truites arc-en-ciel. Les biologistes ontariens estiment que 60% de la population actuelle de « steelheads » est issue des programmes d’ensemencement alors que 40% est issue de la reproduction naturelle en rivière.

Dans les dernières années, plusieurs efforts ont été déployés afin d’assurer le renouvellement des populations de steelheads du lac Ontario et plusieurs intervenants s’entendent pour dire que la pêche a un impact important sur celles-ci. Il est donc primordial de pratiquer notre sport en gardant en tête que nous avons le pouvoir de faire en sorte que les générations futures puissent profiter de cette ressource.
Bonne pêche!
Guillaume Morin
Mouche Café
Sources:
Très bon article avec des sources fiables,une recherche peaufinée et un texte bien écrit, bravo encore.
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